Un labyrinthe (λαβύρινθος / labúrinthos en grec ancien,), est un tracé sinueux, muni ou non d'embranchements, d'impasses et de fausses pistes, destiné à perdre ou à ralentir celui qui cherche à s'y déplacer.
Ce motif, apparu dès la préhistoire, se retrouve dans de très nombreuses civilisations sous des formes diverses.
Le mot désigne dans la mythologie grecque une série complexe de galeries construites par Dédale pour enfermer le Minotaure. L'origine du mot est vraisemblablement préhellénique. On a tenté autrefois divers rapprochements étymologiques, par exemple avec le terme grec labrys, nom de la hache crétoise à double tranchant, avec laquelle aurait été creusé le labyrinthe3. Les langues préhelléniques étant inconnues, il est normal que l'on ne trouve aucune étymologie satisfaisante. De nos jours, le terme de labyrinthe désigne une organisation complexe, tortueuse, concrète (architecture, urbanisme, jardins, paysages…) ou abstraite (structures, façons de penser…), où la personne peut se perdre. Le cheminement du labyrinthe est difficile à suivre et à saisir dans sa globalité.
Le labyrinthe de la mythologie grecque est un labyrinthe « unicursal », dont le parcours, de l'entrée au centre, ne compte pas d'impasse. « Si le labyrinthe classique était déroulé, on obtiendrait un fil unique : la légende du fil d'Ariane est curieuse, comme s'il fallait un fil pour s'orienter dans le labyrinthe classique
On situe en Crète, l'île du roi Minos, le labyrinthe du Minotaure construit par Dédale ; c'est en effet sur l'ordre de ce roi qu'il fut construit, afin d'y faire enfermer la créature monstrueuse née des amours de la reine Pasiphaé et d'un taureau. Étymologiquement, le mot dériverait du terme grec labrys qui désigne une hache, plus exactement une double hache comme celles dont on a retrouvé des reproductions gravées dans la pierre à Cnossos. Les recherches archéologiques faites en Crète sur les palais minoens, notamment celui de Cnossos, révèlent effectivement des constructions étendues, dont le plan d'ensemble est complexe. Le mythe du Labyrinthe pourrait n'être qu'une transposition de cette complexité architecturale.
Le mythe du labyrinthe est une double représentation de l’Homme et de sa condition : il représente l’Homme obscur à lui-même, qui se perd en prétendant se connaître. Il symbolise l’âme humaine dans toute sa complexité, au plus intime d'elle-même renfermant le mal (ainsi peut s'interpréter l'image de la créature monstrueuse qu'est le minotaure enfermé au cœur du labyrinthe). Le labyrinthe représente aussi l’Homme face à l’univers : perdu, ne sachant d’où il vient, où il est, où il va, et cherchant à sortir de cet état, c’est-à-dire à trouver des réponses aux questions qu'il se pose. Le labyrinthe est ainsi une métaphore sur le sens de la vie : l'envol de Dédale et Icare peut symboliser l’élévation de l’esprit vers la connaissance ou celle de l’âme vers la spiritualité, qui permet de sortir de l’enfermement et de l'absurdité de la condition humaine.